Audierne : le sloop langoustier "Cap Sizun"
Avec ses grands viviers qui alimentent en crustacés les tables de l'Europe entière, avec sa flottille côtière des "filets de raie" qui ramène la langouste pêchée dans des eaux difficiles du côté du Raz, Audierne a su garder vivante sa riche tradition langoustière. Découverte du sloop langoustier "Cap Sizun".

Avec les Loguivyens et les Camarétois, les Capistes ont participé à l'aventure qui les a menés jusqu'aux Scilly au Nord et jusqu'au Maroc au Sud. Ces campagnes lointaines n'ont pas pour autant empêché les Audiernais de continuer à pratiquer activement la pêche côtière. Aussi, à côté des grands dundees hauturiers à longue voûte comme "La Belle Etoile", le port du Cap armait-il toute une flottille de langoustiers de dimensions plus modestes quoique déjà respectables, ressemblant à s'y méprendre aux sloops camarétois à cul-de-poule, mais gréés à l'origine en misainiers, comme les grandes chaloupes.
Ces élégants voiliers, qui partageaient les quais d'Audierne et de Poulgoazec avec les thoniers et les ligneurs et chalutiers de petite pêche, ont donné ses lettres de noblesse à la rouge du Raz, la langouste de prestige.
Quelques modifications
Le "Lappart Bihan", construit au début des années 30 par le chantier Morvan, de Camaret, pour le patron Yvon Lappart, était l'un de ces langoustiers à deux voiles au tiers, un plan de voilure mieux adapté que celui de sloop à la pratique du filet dérivant. Conçu dès l'origine pour être motorisé, il a ensuite reçu, pendant la guerre, un nouveau gréement de cotre à flèche.
L'association de préservation du patrimoine maritime "La Maison de la Mer du Cap Sizun" s'est inspirée du "Lappart Bihan" d'après-guerre pour son projet de reconstitution de bateau ancien typique du Cap. Quelques modifications ont été introduites par rapport au plan d'origine. Ainsi le gui a-t-il été rallongé et les dimensions légèrement augmentées. Mais il en a conservé la superbe carène, fine et profonde, aux lignes d'eau pures et fuyantes sur l'arrière, caractéristiques de ces voiliers à cul-de-poule.